lundi 11 février 2013

Mali: guérilla urbaine à Gao


Mali: guérilla urbaine à Gao


Soldats maliens à Gao le 10 février 2013.
AFP / PASCAL GUYOT
Par RFI
La violente explosion signalée à Gao dans la nuit de dimanche à lundi est le fait d'un bombardement français qui a fait une victime, un jihadiste. Ces deux derniers jours, deux attentats-suicide ont touché la ville tandis que dimanche, une fusillade a éclaté en plein centre ville entre des soldats maliens et des éléments jihadistes. Une attaque qui a été par la suite revendiquée par le Mujao.

Le Mujao a lancé une attaque sur Gao
Un habitant témoigne

Les tirs se sont calmés à 18 h à Gao. (...) L’armée est en train de faire le ratissage, notamment dans les quartiers de la périphérie. (...) Les gens sont terrés dans leurs maisons.

Écouter (01:06)


10/02/2013 par Christine Muratet

L'armée française a bombardé dans la nuit de dimanche à lundi le commissariat de Gao où se trouvaient des islamistes armés qui avaient affronté des soldats de l'armée malienne dans la journée de dimanche.

Plusieurs témoins ont dit avoir vu « un hélicoptère » de l'armée française bombarder le bâtiment, totalement détruit. Un témoin a affirmé de son côté qu'un des islamistes qui se trouvait à l'intérieur du commissariat s'était également fait exploser.

Les combats de dimanche ont opposé « plusieurs dizaines » de combattants du Mujao, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest à l’armée malienne et à l’armée française.

Les échanges de tirs ont eu lieu dans l’après-midi, d’abord près du commissariat central, un bâtiment du centre ville de Gao, puis à proximité du gouvernorat. Les combats ont duré plusieurs heures.

L’électricité a été coupée, et la ville a été plongée dans le noir. Ces affrontements ont évidemment provoqué la terreur des habitants qui sont restées cloitrés chez eux.

Les militaires maliens affirment quant à eux que « les effectifs islamistes infiltrés en ville ont été fortement réduits » et qu’il y a eu « beaucoup d'islamistes tués », mais qu'il n’est pas exclu que certains jihadistes soient toujours présents dans la ville. L’armée française a évacué une cinquantaine de journalistes qui étaient présents à Gao.

Ce qui signifie que Gao n'est pas entièrement reprise et que des combattants islamistes y sont bien présents. Il y a une semaine, lorsque les soldats maliens et français avaient investi la ville, ils l’avaient fait sans combattre. Mais les combattants islamistes n’avaient donc pas tous décampé, ils étaient là, dans ou autour de la ville.

Vendredi, un kamikaze s’était déjà fait exploser dans un marché, sans faire de victimes. Puis, deux adolescents avaient été arrêtés dans la zone, portant des ceintures d’explosifs, et un autre kamikaze s’était fait exploser dans la nuit de samedi à dimanche, hors de la ville, là encore sans tuer personne.

Les jihadistes du Mujao ont menacé d’organiser de nouveaux attentats-suicides et d’attaquer des convois. Ils affirment également avoir posé de nombreuses mines sur les routes alentours. Ces derniers jours, deux explosions ont déjà fait six victimes.

La situation est donc tout à fait incertaine, et si les islamistes ne sont pas en position de force à Gao, on peut néanmoins dire qu’ils ont initié une nouvelle phase des combats, et que Gao n’est pas, aujourd’hui, une ville sous contrôle.

« Les combats vont se continuer jusqu'à la victoire », a déclaré un porte-parole du Mujao, qui affirme que « les moujahidines, les soldats de Dieu, sont dans la ville de Gao et qu’ils y resteront ».

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