INTERNATIONAL - Un soldat français, un légionnaire du 2e Régiment étranger de parachutistes, a été tué au Mali lors d'"un accrochage sérieux" dans le nord du pays au cours duquel il y a aussi eu "plusieurs morts" dans le camp des "terroristes", a annoncé mardi 19 février François Hollande. "Plus d'une vingtaine" d'islamistes armés ont été tués, a ultérieurement indiqué l'état-major.
Interrogé par des médias français en marge d'un déplacement à Athènes, le chef de l'Etat a expliqué que ces combats meurtriers étaient intervenus lors d'une opération des forces spéciales, encore en cours, dans le massif montagneux des Iforhas, dans le nord du Mali.
Un parachutiste du 2e Régiment étranger
Ce légionnaire tué est le sergent-chef Harold Vormezeele, a précisé le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian dans un communiqué. "Sous-officier de la section de commandos parachutistes du 2e Régiment étranger de parachutistes (REP) de Calvi, Harold Vormezeele a été tué lors de combats menés contre des groupes terroristes à 50 km au sud de Tessalit", a-t-on précisé.
"Près de 150 soldats français et maliens" ont "lancé l'opération Panthère dans le massif de l'Adrar" (des Ifoghas), écrit l'état-major dans un communiqué publié sur le site internet du ministère de la Défense. "Cette action des forces françaises a permis de localiser des éléments terroristes dans leur sanctuaire, de les poursuivre et de neutraliser plus d'une vingtaine d'entre eux", ajoute le texte.
"Des éléments français constitués d'une section de commandos parachutistes, renforcée d'un contrôleur aérien avancé et d'une patrouille blindée en mission de reconnaissance (...) ont été pris à partie par des groupes terroristes", a-t-on souligné. C'est au cours de cette action que le sergent-chef Vormezeele a été "mortellement touché". L'accrochage au cours duquel le soldat a été mortellement atteint est survenu mardi "peu avant 11H00", selon le site du ministère de la Défense.
"Une patrouille de deux Mirage 2000D, en mission d'appui au profit des troupes au sol dans la zone, est intervenue et a détruit deux nids de mitrailleuses lourdes" des groupes islamistes armés, selon la Défense.
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Photo non datée de Harold Vormezeele

Le sergent-chef Harold Vormezeele était d'origine belge, naturalisé français en 2010, et s'était engagé dans la Légion étrangère en février 1999, selon les éléments de biographie fournis dans la soirée par la Défense. Il était rattaché au 2e Régiment étranger de parachutistes (REP) de Calvi en Corse.
"Né le 24 juillet 1979 en Belgique, le sergent-chef Harold Vormezeele aura servi la France durant près de 14 ans", écrit la Défense. Il s'était engagé comme volontaire dans la légion à 19 ans, le 24 février 1999, est-il précisé. Formé au 4e régiment étranger de Castelnaudary, il intègre le 22 juillet 1999 le 2e REP en qualité de grenadier voltigeur, ajoute la note biographique.
Intégrant plus tard la section des commandos parachutistes, "il est naturellement orienté vers le corps des sous-officiers et est nommé au grade de sergent le 1er juillet 2005", est-il souligné. Il sera promu au grade de sergent-chef le 1er juillet 2010, deux mois après sa naturalisation.
"Faisant preuve depuis toujours d'un remarquable dévouement à son métier et d'une disponibilité sans faille", poursuit la note, le sergent-chef Vormezeele avait servi en Bosnie-Herzégovine en 2000, au Gabon en 2001, Djibouti en 2001 et 2011. Il avait aussi été envoyé en mission en Nouvelle-Calédonie en 2003, en Côte d'Ivoire en 2006, en République Centrafricaine en 2007 et enfin avait servi en Afghanistan en 2008, 2010 et 2011.
La dernière phase de l'opération
"Nous sommes maintenant dans la dernière phase de l'opération", a dit François Hollande à propos de l'opération Serval. Il s'agit d'"aller jusqu'au bout, c'est-à-dire l'arrestation des derniers chefs ou groupes terroristes qui demeurent à l'extrême nord du Mali". "C'est dans le cadre de cette opération qu'il y a eu cet accrochage qui n'est pas terminé et a hélas conduit un légionnaire à perdre la vie", avait indiqué François Hollande.
C'est le deuxième soldat français mort au Mali depuis le début de l'intervention française le 11 février dernier. Le lieutenant Damien Boiteux du 4e régiment d'hélicoptères de combat (RHC) de Pau avait été mortellement blessé au premier jour de l'engagement des troupes françaises.
"Le président de la République a appris avec une profonde émotion la mort au combat, ce (mardi) matin dans le nord du Mali, du chef d'un groupe commando du 2° régiment étranger de parachutistes de Calvi", a écrit l'Elysée dans un communiqué. "Le chef de l'Etat adresse à la famille du défunt et à ses proches ses condoléances attristées et s'associe pleinement à leur douleur", poursuit le communiqué. "Il salue le courage et l'abnégation de nos soldats engagés dans la lutte contre les mouvements terroristes aux côtés des forces armées maliennes et des contingents africains".
4.000 militaires français engagés
Dans un communiqué distinct, Jean-Yves Le Drian fait part de sa "douleur" après la mort au combat du sergent-chef. "Le sergent-chef Harold Vormezeele est tombé en accomplissant la mission qui lui avait été donnée, pour défendre sur le sol malien notre sécurité et notre liberté. Avec ses frères d'armes, je rends hommage à Harold Vormezeele, mort pour la France. Notre détermination à combattre les groupes terroristes qui menacent l'intégrité du Mali est totale et nos opérations se poursuivront, sous l'autorité du président de la République", poursuit le ministre, cité dans le communiqué.
Il souligne que "4.000 militaires français sont aujourd'hui engagés dans l'opération Serval. Depuis le 8 février, le dispositif français est étendu de Bamako à Tessalit, au nord du Mali".
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