Bonjour à tous! Ce blog regroupe tous les articles de presse ayant pour thème l'armée, les militaires, et tout ce qui s'y rattache. Les articles y sont déposés sans aucun jugement de contenu. Ce blog est le votre, ajoutez y des articles ou commentez les coupures déposées.
jeudi 28 février 2013
mercredi 27 février 2013
Le ministère de la Défense n'arrive plus à payer ses soldats à cause d'un système informatique défaillant
Le Canard enchaîné · 27 fév. 2013 à 06:55
Voilà qui fait désordre pour un pays qui est la 5eme puissance mondiale : la France n'arrive plus à payer ses soldats correctement. La faute à qui ? À un système informatique défaillant et une bureaucratie ubuesque. Et malgré la mobilisation des équipes informatiques du ministère de la Défense et de trois sociétés informatiques, la situation ne devrait pas rentrer dans l'ordre avant deux ans.
C'est Le Canard enchaîne qui révèle ces difficultés sur la base d'un audit interne supervisé par le contrôleur général des armées et remis au ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian le 31 janvier 2013. Le système informatique du ministère baptisé Louvois (Logiciel à vocation interarmées de la solde) est incapable d'établir les fiches de paie des militaires sans faire des erreurs de calcul : le rapport recense 120 000 incidents... sur 190 000 fiches de paie et des trop payés "évalués à au moins 120 millions d'euros au 31 décembre 2012". Une chance pour les militaires ? Pas vraiment selon Le Canard enchaîné : "D'abord, il faudra rembourser. Ensuite, ces trop payés entraînent parfois la perte de droits sociaux soumis à certaines conditions de ressources. Quant aux soldats défavorisé, un numéro vert à été mis à leur disposition depuis la fin de l'année : ils peuvent réclamer un pécule, pris sur le fond d'urgence de 30 millions d'euros débloqué par Le Drian". Un vrai parcours du combattant que ces soldats, déjà impliqués sur plusieurs théâtres d'opération, auraient pu s'épargner.
C'est Le Canard enchaîne qui révèle ces difficultés sur la base d'un audit interne supervisé par le contrôleur général des armées et remis au ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian le 31 janvier 2013. Le système informatique du ministère baptisé Louvois (Logiciel à vocation interarmées de la solde) est incapable d'établir les fiches de paie des militaires sans faire des erreurs de calcul : le rapport recense 120 000 incidents... sur 190 000 fiches de paie et des trop payés "évalués à au moins 120 millions d'euros au 31 décembre 2012". Une chance pour les militaires ? Pas vraiment selon Le Canard enchaîné : "D'abord, il faudra rembourser. Ensuite, ces trop payés entraînent parfois la perte de droits sociaux soumis à certaines conditions de ressources. Quant aux soldats défavorisé, un numéro vert à été mis à leur disposition depuis la fin de l'année : ils peuvent réclamer un pécule, pris sur le fond d'urgence de 30 millions d'euros débloqué par Le Drian". Un vrai parcours du combattant que ces soldats, déjà impliqués sur plusieurs théâtres d'opération, auraient pu s'épargner.
Reste à comprendre l'origine du problème : le nouveau logiciel de calcul a encore plus de mal que l'ancien à mettre de l'ordre dans le maquis des primes des soldats. "Les indemnités et primes diverses représentent la moitié des traitements (60% chez les officiers supérieurs), et il existe encore 250 types d'indemnité, regroupés dans une bible baptisée Medrofim (Mémento des droits financiers individuels du personnel militaire, de ses ayants droits et de ses ayants cause)", note Le Canard. Et en plus de la complexité informatique et l'impossibilité pour les logiciels d'établir des fiches de paie correctement, il y a "un risque potentiel - mais non avéré - de détournements de fonds" d'après le contrôleur général. Il ne manquait plus que ça !
*** Source
- "La Défense se ruine à faire les soldes", Le Canard enchaîne n°4817, 20.02.2013
*** Source
- "La Défense se ruine à faire les soldes", Le Canard enchaîne n°4817, 20.02.2013
mardi 26 février 2013
video armée Française ECPAD dans les Ifhogas
Region de l'Adrar des Ifhogas
26 fevrier 2013
Images de l'armée Française ECPAD
26 fevrier 2013
Images de l'armée Française ECPAD
lundi 25 février 2013
jeudi 21 février 2013
Mali: un véhicule explose près d'un camp militaire français et tchadien à Kidal
Au moins deux civils ont été blessés jeudi dans l'explosion d'un véhicule apparemment piégé près du camp où sont stationnés des militaires français et tchadiens à Kidal, dans le nord-est du Mali, a appris l'AFP de sources concordantes.
"Le véhicule est arrivé en filant vers le sud-ouest de Kidal. Il a explosé à environ 500 m du camp occupé par les Français et les Tchadiens. Deux civils ont été blessés, ils sont à l'hôpital. Personne n'a encore approché le véhicule pour savoir si le conducteur vivait toujours", a déclaré par téléphone un élu de Kidal, information confirmée de source sécuritaire malienne à Bamako.
Fin des grandes opérations militaires meurtrières pour l’armée française au Mali
Le chef d'un commando de légionnaires français a été tué mardi dans de violents combats avec des groupes armés dans le nord du Mali, où se joue selon Paris et Bamako la fin des grandes opérations militaires avant un travail délicat de sécurisation
.
Depuis Athènes où il est en visite, le président français François Hollande a annoncé la mort d'un sergent de la Légion étrangère dans un "accrochage sérieux" dans le nord du pays au cours duquel ont été également tués "plus d'une vingtaine" d'islamistes armés, selon l'état-major de l'armée française.
Le sergent-chef Harold Vormezeele, 33 ans, était d'origine belge, naturalisé français en 2010, et s'était engagé dans la Légion étrangère en février 1999, selon les éléments fournis par le ministère de la Défense.
Il s'agit du deuxième militaire français tué depuis le début de l'intervention française au Mali le 11 janvier. Interrogé par des médias français, M. Hollande a expliqué que ces combats meurtriers étaient intervenus lors d'une opération des forces spéciales, lancée lundi et encore en cours, dans le massif montagneux des Ifoghas, près de la frontière algérienne.
Au même moment à Paris, le Premier ministre malien Diango Cissoko évoquait la fin "des opérations militaires d'envergure" dans son pays. "Reste la sécurisation des zones libérées", a déclaré M. Cissoko lors d'une conférence de presse conjointe avec le chef de la diplomatie française Laurent Fabius.
Plus de 5.000 soldats africains appelés à prendre le relais des forces françaises et à sécuriser les villes sont désormais déployés sur le sol malien, selon Paris.
Le Premier ministre malien a également évoqué le processus démocratique au Mali, rappelant que Bamako avait prévu d'organiser des élections au plus tard le 31 juillet.
Le dialogue politique entre Bamako et les populations du nord délaissé font partie des exigences de la communauté internationale, tout comme la restauration d'un pouvoir légitime à Bamako, où le gouvernement est issu d'un putsch survenu en avril 2012.
Mali : la France a lancé la bataille des Iforas
Par David BachéMis à jour | publié
Un sniper de l'armée française dans le nord du Mali, en février. Crédits photo : PASCAL GUYOT/AFP
Un sniper de l'armée française dans le nord du Mali, en février. Crédits photo : PASCAL GUYOT/AFP
Bamako
«On cherche à démanteler le sanctuaire des islamistes.» Ce militaire français gradé, à Bamako, est on ne peut plus clair sur l'objectif de l'opération «Panthère IV»: aller chercher l'ennemi où il se cache pour l'éliminer. Et, éventuellement, arrêter les chefs. Il s'agit de «fouiller, rechercher le contact, fixer l'ennemi et le neutraliser», dit encore le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l'armée française.
Après la mort, mardi, d'un soldat français dans l'extrême nord du pays, on commence à en savoir un peu plus sur cette opération menée par les militaires français dans la région désormais fameuse de l'Adrar des Iforas, un massif montagneux situé aux confins du Nord-Est malien. L'opération «Panthère IV» s'inscrit dans le cadre de l'intervention française au Mali, l'opération «Serval». Elle a officiellement commencé mardi, le jour de la mort du soldat Harold Vormezeele, tué au combat à 50 kilomètres de la ville de Tessalit.
L'armée ne précise pas le nombre de combattants auquel elle fait face, mais ils pourraient être, selon diverses estimations, plusieurs centaines. Au moins 150 soldats français et maliens ont participé, selon l'état-major français, au «lancement de l'opération», mais on n'en sait pas davantage sur l'effectif total mobilisé. Il s'agit là d'informations sensibles, qui peuvent influer sur le déroulement des opérations.
Des combattants tchadiens sont présents aux côtés de l'armée française dans cette région, notamment dans la ville de Kidal. Le génie civil et les moyens aériens de l'armée française sont évidemment mobilisés, notamment sa flotte de Mirage 2000D et ses hélicoptères, qui constituent non seulement une efficace force de frappe, mais aussi un outil précieux de renseignement pour détecter les positions ennemies et suivre les déplacements au sol.
«On avance lentement», explique un autre officier français à Bamako. La progression des troupes dans cette zone montagneuse est évidemment compliquée, chaque avancée étant préparée par une inspection minutieuse des lieux: rien de plus facile que de cacher des bombes dans les aspérités des parois escarpées de l'Adrar. L'opération pourrait donc durer au moins plusieurs semaines. «On ne s'est pas fixé de limite, tranche net ce militaire, le but est de nettoyer la zone.»
Quant à la possible présence dans cette région d'une partie des otages français retenus au Sahel, il explique qu'il s'agit là de «deux enjeux différents»: «Les organisations terroristes, c'est ce qui relève de nos forces. Les otages, c'est éminemment politique.»
«On cherche à démanteler le sanctuaire des islamistes.» Ce militaire français gradé, à Bamako, est on ne peut plus clair sur l'objectif de l'opération «Panthère IV»: aller chercher l'ennemi où il se cache pour l'éliminer. Et, éventuellement, arrêter les chefs. Il s'agit de «fouiller, rechercher le contact, fixer l'ennemi et le neutraliser», dit encore le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l'armée française.
Après la mort, mardi, d'un soldat français dans l'extrême nord du pays, on commence à en savoir un peu plus sur cette opération menée par les militaires français dans la région désormais fameuse de l'Adrar des Iforas, un massif montagneux situé aux confins du Nord-Est malien. L'opération «Panthère IV» s'inscrit dans le cadre de l'intervention française au Mali, l'opération «Serval». Elle a officiellement commencé mardi, le jour de la mort du soldat Harold Vormezeele, tué au combat à 50 kilomètres de la ville de Tessalit.
Des combats «très violents»
Selon le ministre français de la Défense, Jean-Yves le Drian, l'Adrar des Iforas constituerait le dernier «réduit de djihadistes et de toutes les bandes qui sont dans le secteur». «On va aller au plus loin, au plus profond,» précise le gradé français à Bamako. Au plus dur aussi, avec des combats qualifiés de «très violents». Un mort, côté français, au moins 25 côté islamiste, selon Paris. Au deuxième jour, seulement, de l'opération.L'armée ne précise pas le nombre de combattants auquel elle fait face, mais ils pourraient être, selon diverses estimations, plusieurs centaines. Au moins 150 soldats français et maliens ont participé, selon l'état-major français, au «lancement de l'opération», mais on n'en sait pas davantage sur l'effectif total mobilisé. Il s'agit là d'informations sensibles, qui peuvent influer sur le déroulement des opérations.
Des combattants tchadiens sont présents aux côtés de l'armée française dans cette région, notamment dans la ville de Kidal. Le génie civil et les moyens aériens de l'armée française sont évidemment mobilisés, notamment sa flotte de Mirage 2000D et ses hélicoptères, qui constituent non seulement une efficace force de frappe, mais aussi un outil précieux de renseignement pour détecter les positions ennemies et suivre les déplacements au sol.
«Il faut du temps»
Le président français, François Hollande, a affirmé que l'opération «Panthère IV» constituait la «dernière phase» de l'intervention française au Mali. «Tout ça se met en branle, tempère le militaire français de Bamako. Un massif comme l'Adrar, ça ne se fait pas en deux jours. Ce sont des reliefs très accidentés, très escarpés, il faut prendre du temps et des précautions.»«On avance lentement», explique un autre officier français à Bamako. La progression des troupes dans cette zone montagneuse est évidemment compliquée, chaque avancée étant préparée par une inspection minutieuse des lieux: rien de plus facile que de cacher des bombes dans les aspérités des parois escarpées de l'Adrar. L'opération pourrait donc durer au moins plusieurs semaines. «On ne s'est pas fixé de limite, tranche net ce militaire, le but est de nettoyer la zone.»
Quant à la possible présence dans cette région d'une partie des otages français retenus au Sahel, il explique qu'il s'agit là de «deux enjeux différents»: «Les organisations terroristes, c'est ce qui relève de nos forces. Les otages, c'est éminemment politique.»
mercredi 20 février 2013
Mali: poursuite de l'opération Serval après la mort d'un deuxième militaire français
Le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l'état-major des armées françaises a expliqué le déroulement des actions :
Mali: poursuite de l'opération Serval après la mort d'un deuxième militaire français
Opération militaire française au Mali, le 17 février 2013.
Photo AFP / Pool Pascal Guyot
Par RFI
Dans le nord du Mali, l'armée française entame ce mercredi « la phase la plus difficile » de l'opération Serval d'après le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Mardi 19 février, un deuxième soldat français est mort. Le sergent-chef Harold Vormezeele a été tué lors d'affrontements avec les troupes jihadistes dans le massif des Ifoghas. On compte une vingtaine de morts parmi les terroristes.
C'est un légionnaire du deuxième régiment étranger de parachutistes, le sergent-chef Harold Vormezeele, qui a perdu la vie au cours de ce que les militaires ont baptisé l'opération Panthère IV.
Cent cinquante soldats français et maliens ont lancé lundi cette opération dans le massif de l'Adrar des Ifoghas au nord de Kidal, afin de débusquer les groupes rebelles qui y sont cachés. Selon les informations délivrées par le ministère français de la Défense, une section de commandos appuyée par une patrouille de blindés s'est approchée de la zone où se retranchaient les jihadistes qui ont alors déclenché les hostilités.
Les soldats ont répliqué tandis que deux avions de chasse pilonnaient les batteries d'artillerie et les dépôts d'armes de ces groupes jihadistes. Au moins une vingtaine d'entre eux auraient péri lors de cet accrochage qualifié de sérieux par le président François Hollande. Le gouvernement français soupçonne les islamistes de détenir les otages français dans cette zone frontalière avec l'Algérie.
Étouffer Aqmi dans les montagnes
Les combats se sont déroulés à 50 kilomètres au sud de Tessalit. Ce deuxième mort côté français, après le décès du pilote d'hélicoptère Damien Boiteux, n'a pas entamé la détermination du chef de l'Etat français à poursuivre les opérations. En déplacement en Grèce, François Hollande estime qu'il s'agit d'aller jusqu'au bout, c'est-à-dire selon lui, jusqu'à l'arrestation des chefs terroristes qui demeurent à l'extrême-nord du Mali.
Selon un expert militaire, les Français cherchent à étouffer Aqmi dans les montagnes Cette opération a été précédée de phases de reconnaissance, de traque et de recherche et promet d'être longue, « ce n'est que le début de la fouille » du massif, a confirmé le porte-parole de l'armée.
Cent cinquante soldats français et maliens ont lancé lundi cette opération dans le massif de l'Adrar des Ifoghas au nord de Kidal, afin de débusquer les groupes rebelles qui y sont cachés. Selon les informations délivrées par le ministère français de la Défense, une section de commandos appuyée par une patrouille de blindés s'est approchée de la zone où se retranchaient les jihadistes qui ont alors déclenché les hostilités.
Les soldats ont répliqué tandis que deux avions de chasse pilonnaient les batteries d'artillerie et les dépôts d'armes de ces groupes jihadistes. Au moins une vingtaine d'entre eux auraient péri lors de cet accrochage qualifié de sérieux par le président François Hollande. Le gouvernement français soupçonne les islamistes de détenir les otages français dans cette zone frontalière avec l'Algérie.
Étouffer Aqmi dans les montagnes
Les combats se sont déroulés à 50 kilomètres au sud de Tessalit. Ce deuxième mort côté français, après le décès du pilote d'hélicoptère Damien Boiteux, n'a pas entamé la détermination du chef de l'Etat français à poursuivre les opérations. En déplacement en Grèce, François Hollande estime qu'il s'agit d'aller jusqu'au bout, c'est-à-dire selon lui, jusqu'à l'arrestation des chefs terroristes qui demeurent à l'extrême-nord du Mali.
Selon un expert militaire, les Français cherchent à étouffer Aqmi dans les montagnes Cette opération a été précédée de phases de reconnaissance, de traque et de recherche et promet d'être longue, « ce n'est que le début de la fouille » du massif, a confirmé le porte-parole de l'armée.
mardi 19 février 2013
Harold Vormezeele : Mort d'un soldat français au Mali lors d'affrontements avec des terroristes
INTERNATIONAL - Un soldat français, un légionnaire du 2e Régiment étranger de parachutistes, a été tué au Mali lors d'"un accrochage sérieux" dans le nord du pays au cours duquel il y a aussi eu "plusieurs morts" dans le camp des "terroristes", a annoncé mardi 19 février François Hollande. "Plus d'une vingtaine" d'islamistes armés ont été tués, a ultérieurement indiqué l'état-major.
Interrogé par des médias français en marge d'un déplacement à Athènes, le chef de l'Etat a expliqué que ces combats meurtriers étaient intervenus lors d'une opération des forces spéciales, encore en cours, dans le massif montagneux des Iforhas, dans le nord du Mali.
Un parachutiste du 2e Régiment étranger
Ce légionnaire tué est le sergent-chef Harold Vormezeele, a précisé le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian dans un communiqué. "Sous-officier de la section de commandos parachutistes du 2e Régiment étranger de parachutistes (REP) de Calvi, Harold Vormezeele a été tué lors de combats menés contre des groupes terroristes à 50 km au sud de Tessalit", a-t-on précisé.
"Près de 150 soldats français et maliens" ont "lancé l'opération Panthère dans le massif de l'Adrar" (des Ifoghas), écrit l'état-major dans un communiqué publié sur le site internet du ministère de la Défense. "Cette action des forces françaises a permis de localiser des éléments terroristes dans leur sanctuaire, de les poursuivre et de neutraliser plus d'une vingtaine d'entre eux", ajoute le texte.
"Des éléments français constitués d'une section de commandos parachutistes, renforcée d'un contrôleur aérien avancé et d'une patrouille blindée en mission de reconnaissance (...) ont été pris à partie par des groupes terroristes", a-t-on souligné. C'est au cours de cette action que le sergent-chef Vormezeele a été "mortellement touché". L'accrochage au cours duquel le soldat a été mortellement atteint est survenu mardi "peu avant 11H00", selon le site du ministère de la Défense.
"Une patrouille de deux Mirage 2000D, en mission d'appui au profit des troupes au sol dans la zone, est intervenue et a détruit deux nids de mitrailleuses lourdes" des groupes islamistes armés, selon la Défense.
Photo non datée de Harold Vormezeele
Le sergent-chef Harold Vormezeele était d'origine belge, naturalisé français en 2010, et s'était engagé dans la Légion étrangère en février 1999, selon les éléments de biographie fournis dans la soirée par la Défense. Il était rattaché au 2e Régiment étranger de parachutistes (REP) de Calvi en Corse."Né le 24 juillet 1979 en Belgique, le sergent-chef Harold Vormezeele aura servi la France durant près de 14 ans", écrit la Défense. Il s'était engagé comme volontaire dans la légion à 19 ans, le 24 février 1999, est-il précisé. Formé au 4e régiment étranger de Castelnaudary, il intègre le 22 juillet 1999 le 2e REP en qualité de grenadier voltigeur, ajoute la note biographique.Intégrant plus tard la section des commandos parachutistes, "il est naturellement orienté vers le corps des sous-officiers et est nommé au grade de sergent le 1er juillet 2005", est-il souligné. Il sera promu au grade de sergent-chef le 1er juillet 2010, deux mois après sa naturalisation."Faisant preuve depuis toujours d'un remarquable dévouement à son métier et d'une disponibilité sans faille", poursuit la note, le sergent-chef Vormezeele avait servi en Bosnie-Herzégovine en 2000, au Gabon en 2001, Djibouti en 2001 et 2011. Il avait aussi été envoyé en mission en Nouvelle-Calédonie en 2003, en Côte d'Ivoire en 2006, en République Centrafricaine en 2007 et enfin avait servi en Afghanistan en 2008, 2010 et 2011.
La dernière phase de l'opération
"Nous sommes maintenant dans la dernière phase de l'opération", a dit François Hollande à propos de l'opération Serval. Il s'agit d'"aller jusqu'au bout, c'est-à-dire l'arrestation des derniers chefs ou groupes terroristes qui demeurent à l'extrême nord du Mali". "C'est dans le cadre de cette opération qu'il y a eu cet accrochage qui n'est pas terminé et a hélas conduit un légionnaire à perdre la vie", avait indiqué François Hollande.
C'est le deuxième soldat français mort au Mali depuis le début de l'intervention française le 11 février dernier. Le lieutenant Damien Boiteux du 4e régiment d'hélicoptères de combat (RHC) de Pau avait été mortellement blessé au premier jour de l'engagement des troupes françaises.
"Le président de la République a appris avec une profonde émotion la mort au combat, ce (mardi) matin dans le nord du Mali, du chef d'un groupe commando du 2° régiment étranger de parachutistes de Calvi", a écrit l'Elysée dans un communiqué. "Le chef de l'Etat adresse à la famille du défunt et à ses proches ses condoléances attristées et s'associe pleinement à leur douleur", poursuit le communiqué. "Il salue le courage et l'abnégation de nos soldats engagés dans la lutte contre les mouvements terroristes aux côtés des forces armées maliennes et des contingents africains".
4.000 militaires français engagés
Dans un communiqué distinct, Jean-Yves Le Drian fait part de sa "douleur" après la mort au combat du sergent-chef. "Le sergent-chef Harold Vormezeele est tombé en accomplissant la mission qui lui avait été donnée, pour défendre sur le sol malien notre sécurité et notre liberté. Avec ses frères d'armes, je rends hommage à Harold Vormezeele, mort pour la France. Notre détermination à combattre les groupes terroristes qui menacent l'intégrité du Mali est totale et nos opérations se poursuivront, sous l'autorité du président de la République", poursuit le ministre, cité dans le communiqué.
Il souligne que "4.000 militaires français sont aujourd'hui engagés dans l'opération Serval. Depuis le 8 février, le dispositif français est étendu de Bamako à Tessalit, au nord du Mali".
Lire aussi :
samedi 16 février 2013
Opex Serval : le 92e RI arrivé à Gao
Le 16 février 2013, en début de soirée, les fantassins de la 1re compagnie du 92e régiment d’infanterie (92e RI) de
Clermont-Ferrand sont arrivés à Gao.
Partis de Bamako le 13 février, les
« grognards de la Vieille Garde » ont gagné Gao : plus de 1 200 km en 4
jours ! Ce convoi, formé des
fantassins de la 1re compagnie et de leurs véhicules
blindés de combat de l’infanterie (VBCI), comptait en tout 85 véhicules
(engins blindés et vecteurs logistiques).
Chaleur accablante et fatigue étaient rapidement oubliées par les équipages à la traversée des villages. La population locale en liesse les accueillait sous les cris de joie et les applaudissements.
À Gao, les « grognards » vont renforcer le groupement tactique interarmes (GTIA) n°2 Auvergne, placé sous le commandement du colonel Bert.
Chaleur accablante et fatigue étaient rapidement oubliées par les équipages à la traversée des villages. La population locale en liesse les accueillait sous les cris de joie et les applaudissements.
À Gao, les « grognards » vont renforcer le groupement tactique interarmes (GTIA) n°2 Auvergne, placé sous le commandement du colonel Bert.
vendredi 15 février 2013
mercredi 13 février 2013
Mali: la guérilla urbaine, nouveau visage du conflit
Un soldat malien à Gao, le 10 février 2013.
REUTERS/Francois Rihouay
Les islamistes du Mujao qui contrôlaient Gao ont donc opté pour la guérilla. Les militaires appellent cette tactique une guerre asymétrique en milieu urbain, avec combats de rue, mines et attentats. Les militaires français disent s'être préparés à cette évolution.
Avec notre envoyé spécial à Bamako
La haute hiérarchie de Serval affirme que le basculement dans une guerre de type asymétrique était anticipé. « On a beaucoup fragilisé nos adversaires et ils ne peuvent plus combattre sur le même terrain que nous. D’où ces moyens de contournement », explique un haut gradé français. Le basculement c’est la guerre de rue, le recours aux mines et les attentats-suicides.
Face à cette menace en milieu urbain, les contingents français et africains soutiennent qu’ils veillent à ce que l’emploi de la force soit le plus maîtrisé possible, afin d’éviter les pertes civiles. Il faut tout surveiller. Une moto, un jeune avec un âne peuvent être dangereux. Le renseignement est donc crucial.
De ce côté, la population à Gao livrerait au quotidien des informations sur les mouvements de combattants islamistes. Les militaires français sont satisfaits des barrages érigés par leurs homologues maliens.
Au sein de la Misma, l’expertise des uns et des autres est également sollicitée, pour cette nouvelle phase de la guerre. Les soldats nigérians, par exemple, ont l’habitude d’affronter en milieu urbain des membres de la secte islamiste Boko Haram. Il est également prévu que des éléments du génie sénégalais soient déployés à Gao pour des missions de déminage.
La haute hiérarchie de Serval affirme que le basculement dans une guerre de type asymétrique était anticipé. « On a beaucoup fragilisé nos adversaires et ils ne peuvent plus combattre sur le même terrain que nous. D’où ces moyens de contournement », explique un haut gradé français. Le basculement c’est la guerre de rue, le recours aux mines et les attentats-suicides.
Face à cette menace en milieu urbain, les contingents français et africains soutiennent qu’ils veillent à ce que l’emploi de la force soit le plus maîtrisé possible, afin d’éviter les pertes civiles. Il faut tout surveiller. Une moto, un jeune avec un âne peuvent être dangereux. Le renseignement est donc crucial.
De ce côté, la population à Gao livrerait au quotidien des informations sur les mouvements de combattants islamistes. Les militaires français sont satisfaits des barrages érigés par leurs homologues maliens.
Au sein de la Misma, l’expertise des uns et des autres est également sollicitée, pour cette nouvelle phase de la guerre. Les soldats nigérians, par exemple, ont l’habitude d’affronter en milieu urbain des membres de la secte islamiste Boko Haram. Il est également prévu que des éléments du génie sénégalais soient déployés à Gao pour des missions de déminage.
mardi 12 février 2013
«Un tournant attendu dans la guerre»
Philippe Hugon, directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques, enseignant au Collège interarmées de Défense
«Un tournant attendu dans la guerre»
Peut-on parler d'une deuxième phase dans la guerre au Mali ?
Je pense que c'est un tournant dans la guerre qui était attendu, ou au moins envisagé, et qui consiste en ce que les différents mouvements terroristes essayent de se livrer à des sortes d'attentats suicides, à une guérilla urbaine, à se fondre dans la population locale. C'était à prévoir, vu qu'ils s'étaient dispersés. Les attentats suicides sont très spectaculaires, mais il faut voir quelle ampleur ça peut prendre.
Justement, les islamistes au Mali ont-ils les moyens de perpétrer des attentats régulièrement ?
Ce sont des groupes peu nombreux, qui disposent de peu de soutien dans la population locale, à part dans quelques villages. Il faut voir comment seront contrôlées les frontières, notamment avec l'Algérie. Il me semble aussi qu'il sera difficile pour eux d'être fortement approvisionnés.
Qu'en est-il des rebelles touaregs du MNLA (Mouvement national de libération de L'Azawad) ?
Le MNLA est très présent dans certaines zones, où il a donné un appui aux militaires français et maliens, mais il est aussi très mal vu par la population, pour son alliance avec les groupes islamistes comme Ansar-Dine. Quoi qu'il en soit, il n'y aura pas de reconstitution du Mali sans réconciliation avec les Touaregs.
Faut-il s'attendre à voir rapatrier les premiers cercueils de militaires français ?
L'armée française est moins en danger qu'en Afghanistan, mais il est difficile de considérer qu'il n'y aura pas de victimes si la guérilla s'intensifie. Les attaques de rue qui ont lieu désormais sont plus risquées que les attaques aériennes menées jusqu'à présent. Après, on n'a pas non plus eu toutes les infos sur le nombre de soldats blessés depuis le début de l'intervention.
Laurent Fabius avait parlé d'un début de retrait en mars, est-ce crédible ?
Pour une part des troupes, oui bien sûr, mais on maintiendra des forces spéciales, ou la Légion, car il n'y a pas de relais significatif des armées africaines, et les islamistes pourraient très bien redéfaire l'armée malienne.
Ce type d'opération est-il compatible avec les coupes déjà effectuées et annoncées dans le budget de la Défense ?
Une estimation officielle a été faite à 70 millions d'euros, ce qui me semble un peu sous-estimé. Il faut savoir qu'il y a des dépenses d'entretien qui ont lieu même sans intervention, mais pour l'instant, les ministères de la Défense et du Budget cherchent à faire participer les autres ministères et pays européens.
Recueilli par Olivier Auradou
Au Mali, les soldats français face à la guérilla urbaine
Au Mali, les soldats français face à la guérilla urbaine
Les groupes armés islamistes sont passés dans une phase de guérilla face aux militaires français et maliens, notamment à Gao. Barack Obama a promis une aide de 50 millions de dollars.
La tension reste vive à Gao, dans le nord du Mali, où des combats de rue se déroulaient depuis dimanche entre militaires français et maliens, et des combattants jihadistes. Hier, l'armée française a bombardé le commissariat central où des islamistes armés s'étaient retranchés. Au moins deux islamistes et trois civils ont été tués dans les affrontements, qui ont également fait 17 blessés, 15 civils et deux soldats maliens.
Le principal marché de la ville, qui se trouve à proximité du commissariat, a été évacué en début d'après-midi par les forces de sécurité «dans la crainte d'un attentat», a déclaré un officier de l'armée malienne.
Les accès menant au commissariat ont été bouclés et des militaires français patrouillaient dans le secteur, tandis que d'autres déminaient les ruines du bâtiment, détruisant notamment une roquette dans une explosion contrôlée.
Des coups de feu ont été entendus, en provenance du nord de la ville,en début d'après-midi.
Le commissariat, ancien siège de la «police islamique» mise en place par le groupe islamiste du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) lorsqu'il occupait la ville, a été bombardé à l'aube par un hélicoptère de l'armée française.
Les combats à Gao, à 1200 km de Bamako, sont le signe d'un regain d'activités des islamistes armés qui avaient dans un premier temps fui les villes reprises par les soldats français et maliens fin janvier.
Attentats suicides
Pour la première fois dans l'histoire du Mali, ils ont commis à Gao en deux jours deux attentats suicides contre un poste de contrôle de l'armée malienne à la sortie nord de la ville.
Ces attentats, comme l'attaque du commando dimanche, ont été revendiqués par le Mujao qui tenait totalement la ville depuis juin 2012, y commettant de nombreuses exactions au nom de la charia (loi islamique).
Ces attaques sont «la deuxième phase des opérations», selon Philippe Hugon,spécialiste de l'Afrique et des questions militaires (lire ci-dessous).
Entamée le 11 janvier pour stopper une offensive jihadiste vers le Sud et la capitale malienne Bamako, l'opération de l'armée française, en appui de l'armée malienne, a permis en deux semaines de reprendre Gao, Tombouctou et Kidal.
lundi 11 février 2013
Le soldat français au foulard à tête de mort aurait été puni de 40 jours d'arrêt
Mis à jour le , publié le
(ISSOUF SANOGO / AFP)
La sanction serait bien tombée. Plusieurs sources militaires citées par des médias français affirment que le soldat photographié au mois de janvier avec un foulard à tête de mort sur le visage, au début de l'opération Serval au Mali, a été rapatrié en France et puni de 40 jours d'arrêt. Le blog spécialisé Le Mamouth l'a annoncé jeudi 7 février. Samedi 9 février, le quotidien Midi Libre a donné la même information, citant anonymement "une source militaire". Interrogé par Le Mamouth, l'état-major des armées "a récusé en bloc ces éléments".
Ce soldat est un légionnaire français du 1er REC, régiment étranger de cavalerie, basé à Orange (Vaucluse). La nouvelle de sa mise à pied a fait réagir certains anciens légionnaires cités par Midi Libre. "Il n'y a pas eu mort d'homme, un blâme aurait été suffisant", dit l'un d'entre eux. Selon lui, ce "vol bleu" (rapatriement prématuré pour indiscipline) "risque de peser sur la carrière du militaire". "Une campagne, c'est une médaille, une solde augmentée... Autant d'avantages qui peuvent être remis en question après ce retour au pays."
Une "étude de sanction" était en cours
Le jours de la diffusion de ce cliché, le 22 janvier, le colonel Burkhard, porte-parole de l'état-major des armées, avait jugé que "le comportement" de ce soldat n'était "pas acceptable (...) Cette image n'est pas représentative de l'action que conduit la France au Mali à la demande de l'Etat malien" et de celle que mènent ses soldats souvent "au péril de leur vie". Deux jours après, l'état-major des armées avait annoncé avoir "identifié" le soldat français, précisant qu'une "étude de sanction était en cours".
Le photographe de l'AFP qui avait pris la photo avait ensuite expliqué sur le site de l'agence comment l'image avait été capturée. Il avait déclaré, à cette occasion : "Je crois, et j’espère, qu’il sera impossible de l’identifier (...) Je ne suis même pas sûr qu’il soit au courant de tout ce que les gens racontent sur son dos !"
Francetv info
Mali: guérilla urbaine à Gao
Mali: guérilla urbaine à Gao
Soldats maliens à Gao le 10 février 2013.
AFP / PASCAL GUYOT
Par RFI
La violente explosion signalée à Gao dans la nuit de dimanche à lundi est le fait d'un bombardement français qui a fait une victime, un jihadiste. Ces deux derniers jours, deux attentats-suicide ont touché la ville tandis que dimanche, une fusillade a éclaté en plein centre ville entre des soldats maliens et des éléments jihadistes. Une attaque qui a été par la suite revendiquée par le Mujao.
Le Mujao a lancé une attaque sur Gao
Un habitant témoigne
Les tirs se sont calmés à 18 h à Gao. (...) L’armée est en train de faire le ratissage, notamment dans les quartiers de la périphérie. (...) Les gens sont terrés dans leurs maisons.
Écouter (01:06)
10/02/2013 par Christine Muratet
L'armée française a bombardé dans la nuit de dimanche à lundi le commissariat de Gao où se trouvaient des islamistes armés qui avaient affronté des soldats de l'armée malienne dans la journée de dimanche.
Plusieurs témoins ont dit avoir vu « un hélicoptère » de l'armée française bombarder le bâtiment, totalement détruit. Un témoin a affirmé de son côté qu'un des islamistes qui se trouvait à l'intérieur du commissariat s'était également fait exploser.
Les combats de dimanche ont opposé « plusieurs dizaines » de combattants du Mujao, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest à l’armée malienne et à l’armée française.
Les échanges de tirs ont eu lieu dans l’après-midi, d’abord près du commissariat central, un bâtiment du centre ville de Gao, puis à proximité du gouvernorat. Les combats ont duré plusieurs heures.
L’électricité a été coupée, et la ville a été plongée dans le noir. Ces affrontements ont évidemment provoqué la terreur des habitants qui sont restées cloitrés chez eux.
Les militaires maliens affirment quant à eux que « les effectifs islamistes infiltrés en ville ont été fortement réduits » et qu’il y a eu « beaucoup d'islamistes tués », mais qu'il n’est pas exclu que certains jihadistes soient toujours présents dans la ville. L’armée française a évacué une cinquantaine de journalistes qui étaient présents à Gao.
Ce qui signifie que Gao n'est pas entièrement reprise et que des combattants islamistes y sont bien présents. Il y a une semaine, lorsque les soldats maliens et français avaient investi la ville, ils l’avaient fait sans combattre. Mais les combattants islamistes n’avaient donc pas tous décampé, ils étaient là, dans ou autour de la ville.
Vendredi, un kamikaze s’était déjà fait exploser dans un marché, sans faire de victimes. Puis, deux adolescents avaient été arrêtés dans la zone, portant des ceintures d’explosifs, et un autre kamikaze s’était fait exploser dans la nuit de samedi à dimanche, hors de la ville, là encore sans tuer personne.
Les jihadistes du Mujao ont menacé d’organiser de nouveaux attentats-suicides et d’attaquer des convois. Ils affirment également avoir posé de nombreuses mines sur les routes alentours. Ces derniers jours, deux explosions ont déjà fait six victimes.
La situation est donc tout à fait incertaine, et si les islamistes ne sont pas en position de force à Gao, on peut néanmoins dire qu’ils ont initié une nouvelle phase des combats, et que Gao n’est pas, aujourd’hui, une ville sous contrôle.
« Les combats vont se continuer jusqu'à la victoire », a déclaré un porte-parole du Mujao, qui affirme que « les moujahidines, les soldats de Dieu, sont dans la ville de Gao et qu’ils y resteront ».
Contre-attaque surprise des djihadistes à Gao
Mis à jour | publié
À Gao, dimanche matin, des marsouins de la 1re compagnie du 2e Rima sécurisent la zone où deux attentats suicides ont été perpétrés en moins de 48 heures. Crédits photo : PASCAL GUYOT/AFP
Envoyé spécial à Gao
Après deux attentats suicides, les islamistes ont lancé dimanche un assaut coordonné sur la ville du Nord.
À Gao, dimanche matin, des marsouins de la 1re compagnie du 2e Rima sécurisent la zone où deux attentats suicides ont été perpétrés en moins de 48 heures. Crédits photo : PASCAL GUYOT/AFP
Envoyé spécial à Gao
Le centre de Gao est de nouveau en proie à la guerre. Surgis d'on ne sait où, des combattants islamistes ont lancé dimanche un assaut coordonné en plusieurs points de cette ville importante du Nord, notamment sur la place centrale et contre un commissariat.
En début d'après-midi, des tireurs en embuscade sur les toits attaquent un hôtel de police. Les balles fusent dans la rue, mais l'armée tient ses positions. La population affolée prend la fuite. Des tirs nourris d'armes automatiques sont échangés pendant plusieurs heures entre les assaillants et l'armée malienne.
Des membres du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) se sont infiltrés en ville pour une attaque coordonnée. Un «taliban» en tenue noire est abattu après une traque. Les combats touchent la place de la Charia, baptisée ainsi par les anciens maîtres de la cité. Ils paraissent plus confus que ceux du quartier du commissariat, mais ils restent intenses.
En fin d'après-midi, l'armée française, qui compte 900 hommes et d'importants moyens aériens sur place, fait intervenir une colonne blindée pour exfiltrer une cinquantaine de journalistes coincés au milieu des combats sur la place de la Charia. La colonne est prise à son tour sous les tirs et bloquée de longues minutes. Pour dégager la voie au cortège dans les rues étroites, les soldats français ouvrent le feu. Il y aurait au moins deux blessés, dans les rangs maliens ou français. Jusqu'à la tombée de la nuit des opérations franco-maliennes se déroulent avant que Gao ne plonge dans le noir.
Dimanche matin, une colonne de blindés français avait «sécurisé» la zone des attentats. Les marsouins de la 1re compagnie du 2e RIMa estimaient avoir, en jargon militaire, «dépollué» les lieux. De leur côté, les forces maliennes avaient dressé des barrages dans le centre-ville. «Un terroriste a sauté un muret et s'est précipité vers les soldats en criant “Allaho Akhbar”, racontait un officier malien sur place. Ces gens cherchent à s'infiltrer, mais ils n'y parviennent pas.»
À la lumière des événements qui ont suivi, on peut se demander si les anciens «propriétaires» de la ville n'ont pas simplement fait diversion avec ces attentats suicides, pour s'infiltrer dans la ville avant de lancer leur assaut. «Les terroristes tentent d'entrer dans Gao car ils n'ont plus rien à manger quatre semaines après leur départ. Ils ont faim», croyait savoir dimanche un habitant.
Chaque jour et chaque nuit, la ville est survolée par les Mirage 2000. L'aéroport accueille sur son tarmac des hélicoptères de combat - des Puma, des Alouette et des Tigre. Gao est la plaque tournante des frappes françaises dans le Nord, où sont retranchés certains éléments du Mujao, d'Ansar Dine et d'Aqmi. Avant l'attaque, des voyageurs affirmaient avoir croisé des combattants entre Tombouctou et Gao, et jusqu'aux portes de Gao. «Il y a des poches résiduelles, près de Bourem notamment. Notre mission à venir est complexe car il va falloir rayonner autour de nos bases. Cette fois on est entré dans le dur», expliquait dimanche un officier français.
Les membres du Mujao avaient, depuis le début de l'opération «Serval», choisi la stratégie de l'évitement. C'en est fini, à l'évidence. Une nouvelle phase de la guerre pourrait s'amorcer, où les forces franco-maliennes n'auraient plus toujours l'initiative. En témoignent les restes du kamikaze, qui reposent en vrac sur une brouette, devant un petit pont protégé par des grands sacs de sucre et des branchages.
En début d'après-midi, des tireurs en embuscade sur les toits attaquent un hôtel de police. Les balles fusent dans la rue, mais l'armée tient ses positions. La population affolée prend la fuite. Des tirs nourris d'armes automatiques sont échangés pendant plusieurs heures entre les assaillants et l'armée malienne.
Des membres du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) se sont infiltrés en ville pour une attaque coordonnée. Un «taliban» en tenue noire est abattu après une traque. Les combats touchent la place de la Charia, baptisée ainsi par les anciens maîtres de la cité. Ils paraissent plus confus que ceux du quartier du commissariat, mais ils restent intenses.
En fin d'après-midi, l'armée française, qui compte 900 hommes et d'importants moyens aériens sur place, fait intervenir une colonne blindée pour exfiltrer une cinquantaine de journalistes coincés au milieu des combats sur la place de la Charia. La colonne est prise à son tour sous les tirs et bloquée de longues minutes. Pour dégager la voie au cortège dans les rues étroites, les soldats français ouvrent le feu. Il y aurait au moins deux blessés, dans les rangs maliens ou français. Jusqu'à la tombée de la nuit des opérations franco-maliennes se déroulent avant que Gao ne plonge dans le noir.
«Les terroristes ont faim»
Prélude à cette riposte surprise des islamistes, deux attentats suicides ont été perpétrés en moins de 48 heures en périphérie de la ville. Des attaques d'abord perçues comme l'amorce d'une nouvelle stratégie de harcèlement par les djihadistes chassés de Gao le 26 janvier dernier.Dimanche matin, une colonne de blindés français avait «sécurisé» la zone des attentats. Les marsouins de la 1re compagnie du 2e RIMa estimaient avoir, en jargon militaire, «dépollué» les lieux. De leur côté, les forces maliennes avaient dressé des barrages dans le centre-ville. «Un terroriste a sauté un muret et s'est précipité vers les soldats en criant “Allaho Akhbar”, racontait un officier malien sur place. Ces gens cherchent à s'infiltrer, mais ils n'y parviennent pas.»
À la lumière des événements qui ont suivi, on peut se demander si les anciens «propriétaires» de la ville n'ont pas simplement fait diversion avec ces attentats suicides, pour s'infiltrer dans la ville avant de lancer leur assaut. «Les terroristes tentent d'entrer dans Gao car ils n'ont plus rien à manger quatre semaines après leur départ. Ils ont faim», croyait savoir dimanche un habitant.
Chaque jour et chaque nuit, la ville est survolée par les Mirage 2000. L'aéroport accueille sur son tarmac des hélicoptères de combat - des Puma, des Alouette et des Tigre. Gao est la plaque tournante des frappes françaises dans le Nord, où sont retranchés certains éléments du Mujao, d'Ansar Dine et d'Aqmi. Avant l'attaque, des voyageurs affirmaient avoir croisé des combattants entre Tombouctou et Gao, et jusqu'aux portes de Gao. «Il y a des poches résiduelles, près de Bourem notamment. Notre mission à venir est complexe car il va falloir rayonner autour de nos bases. Cette fois on est entré dans le dur», expliquait dimanche un officier français.
Les membres du Mujao avaient, depuis le début de l'opération «Serval», choisi la stratégie de l'évitement. C'en est fini, à l'évidence. Une nouvelle phase de la guerre pourrait s'amorcer, où les forces franco-maliennes n'auraient plus toujours l'initiative. En témoignent les restes du kamikaze, qui reposent en vrac sur une brouette, devant un petit pont protégé par des grands sacs de sucre et des branchages.
dimanche 10 février 2013
Mali. L'explosion entendue à Gao était un bombardement de l'armée française
Mis à jour le , publié le
(PASCAL GUYOT / AFP)
N n nnL'explosion qui a retenti lundi 11 février avant l'aube à Gao, grande ville du nord du Mali cible de deux attentats suicides en 48 heures, était en fait un bombardement de l'armée française, selon des témoins cités par l'AFP. L'armée française a pilonné dans la nuit le commissariat de la ville de Gao, théâtre d'attaques répétées des islamistes, ce qui avait fait craindre un nouvel attentat suicide. Un témoin a affirmé de son côté qu'un des islamistes qui se trouvait à l'intérieur du bâtiment s'était également fait exploser. Selon des soldats maliens, l'explosion semblait venir du nord de la ville,"peut-être du check-point sur la route de Bouren", qui avait été attaqué vendredi matin par un kamikaze islamiste, puis de nouveau samedi soir, également par un kamikaze.
La sécurité du poste de contrôle avait été fortement renforcée depuis qu'un homme portant un uniforme de la gendarmerie malienne s'était fait exploser vendredi à proximité, dans le premier attentat-suicide enregistré au Mali et revendiqué par le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Et l'attaque de ce poste de contrôle survenue samedi soir aurait permis l'infiltration d'un commando qui a harcelé les troupes maliennes dimanche.
Gao "pas totalement sécurisée", selon Fabius
"Beaucoup d'islamistes" auraient été tués lors des affrontements à Gao, selon un officier de l'armée malienne, mais des journalistes de l'AFP sur place n'ont pas encore pu vérifier cette information. En ville, les combats se sont interrompus à la tombée de la nuit, dimanche. Mais des sources françaises et maliennes ont confié qu'elles craignaient une présence encore durable de francs-tireurs dans la ville.
Les combats ont vidé les rues de Gao, contraignant les habitants à se terrer dans leurs maisons. L'armée française a par ailleurs indiqué avoir évacué une cinquantaine de journalistes du centre de Gao. Des militaires français patrouillaient dimanche au côté de soldats et gendarmes maliens, très nerveux, tandis qu'un hélicoptère d'attaque Tigre français survolait la zone.
Dimanche soir, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a admis que la situation dans la ville de Gao n'était "pas totalement sécurisée". Interrogé sur BFMTV, il n'a pas exclu la possibilité de nouvelles incursions de groupes jihadistes, même s'il a assuré que ces derniers avaient "été frappés durement" depuis le début de l'intervention militaire française, le 11 janvier.
Le Mujao a lancé une attaque sur Gao
Un habitant témoigne
Les tirs se sont calmés à 18 h à Gao. (...) L’armée est en train de faire le ratissage, notamment dans les quartiers de la périphérie. (...) Les gens sont terrés dans leurs maisons.
samedi 9 février 2013
Mali : l'armée renforce la sécurité à Gao et craint les attaques kamikazes
Mis à jour le , publié le
(PASCAL GUYOT / AFP)
Les groupes islamistes armés n'ont pas affronté frontalement les soldats français et maliens. En revanche, ils semblent avoir opté pour les attentats suicides et la pose de mines sur les routes. Deux jeunes portant des ceintures bourrées d'explosifs ont ainsi été arrêtés samedi 9 février à 20 kilomètres au nord de Gao, au lendemain du premier attentat suicide au Mali, survenu dans cette même ville située à 1 200 km au nord-est de Bamako.
Deux jeunes arrêtés avec des ceintures d'explosif
"Nous avons arrêté tôt aujourd'hui deux jeunes, un Arabe et un Touareg. Ils avaient une ceinture d'explosifs et ils étaient sur le dos de deux ânes", a déclaré à l'AFP Oumar Maïga, le fils du chef du village local. Ils ont été arrêtés sur la route menant à Bourem et à Kidal, à 20 km de l'entrée nord de Gao, où un homme s'est fait exploser vendredi dans un attentat suicide visant des militaires maliens, blessant légèrement l'un d'entre eux.
Cet attentat, survenu dans cette ville reprise le 26 janvier aux islamistes, a été revendiqué par le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), l'un des groupes armés qui occupait depuis des mois le nord du Mali.
La sécurité renforcée
Depuis l'attentat de vendredi, Gao semble en état de siège, indique l'AFP. Soldats et gendarmes maliens se sont affairés à renforcer les postes aux entrées de la ville, y empilant des sacs de sable. Des arbres ont été rasés pour améliorer la visibilité et les patrouilles ont été doublées. Chaque cargaison entrant dans la ville est par ailleurs fouillée, alors que les menaces de nouvelles attaques sont prises au sérieux.
"Dès qu'on sort de plus de quelques kilomètres de Gao, c'est dangereux, a confié à l'AFP un officier malien. On peut se faire tirer dessus". Et pour cause, plusieurs des villages entourant Gao sont acquis à la cause des islamistes, selon des sources militaires, française et maliennes.
Des mines ont par ailleurs été découvertes sur les routes aux alentours de la ville. Ce type de dispositif a causé la mort de quatre civils maliens mercredi. Le lendemain, le Mujao avait dit avoir créé "une nouvelle zone de conflit", promettant d'attaquer des convois, de poser des mines et "d'organiser des kamikazes".
Mali: 800 soldats français, une mine, le sable, le cagnard et les pannes
Un convoi de soldats français en direction de Gao le 7 février 2013 (Photo Pascal Guyot. AFP)
Ils étaient quelque 800 soldats français dans 250 véhicules à parcourir jeudi les 400 kilomètres séparant les villes de Douentza et Gao, dans le nord du Mali. Un chemin de croix : 13 heures de route, de multiples pannes mécaniques et la crainte des mines, dont l'une sera d'ailleurs trouvée.
Venu de Dakar au Sénégal, à 2.500 km de Bamako, le convoi de chars, de blindés lourds et légers, de 4X4 et de camions de ravitaillement avait quitté la capitale malienne mardi matin.
Après un premier bivouac à Sévaré (630 km au nord-est de Bamako, centre) et un second près de Douentza (800 km au nord-est de Bamako), il était reparti jeudi vers 05H00 du matin pour sa destination finale, Gao, via 400 km d'infâme bitume constellé de nids-de-poule.
C'est notamment dans ces trous que les islamistes liés à Al-Qaïda, incapables de soutenir un combat frontal, pilonnés par l'aviation française depuis le début de l'intervention militaire le 11 janvier pour stopper leur progression vers le sud, cachent la nuit leurs mines, souvent des engins artisanaux, selon des sources militaires.
Les soldats en découvrent quotidiennement depuis une dizaine de jours, un phénomène qui rappelle la stratégie des insurgés afghans et qui a déjà fait plusieurs morts, dont quatre civils mercredi.
Après à peine une heure et demie de route, un premier char est arrêté, le capot moteur démonté. Ses passagers fument une cigarette d'un air morne dans la chaleur accablante, entourés de superbes montagnes verticales rappelant des décors de western.
Véhicules de 30 ans
"C'est comme faire le Paris-Dakar avec des véhicules blindés qui ont 30 ans", explique un soldat français. A la demande de l'armée, tous les militaires ayant parlé à l'AFP ont requis l'anonymat.
Dès qu'un véhicule est immobilisé, d'autres se positionnent autour, leurs canons tournés vers la brousse aride de sable et d'arbres rachitiques, et des soldats se déploient pour sécuriser la zone.
"On est face à un ennemi asymétrique", très affaibli, qui a désormais opté pour la guérilla mais possède néanmoins "quelques missiles antichars, voire antiaériens", commente un officier.
Les pannes se multiplient, les conditions (chaleur, sable, chaussée défoncée) n'arrangent rien. Et les grosses machines ne sont pas climatisées: "à l'intérieur, ça monte à 50 à 60 degrés", rigole un sous-officier.
Près de Gossi, après 230 km de route, tout le convoi s'immobilise. Une heure passe.
"On a trouvé un IED" (Improvised explosive device), indique un soldat utilisant l'acronyme inventé par l'armée américaine pour désigner les mines artisanales en Irak et en Afghanistan.
Impossible de déterminer par la suite le type d'engin découvert : l'information est cloisonnée par mesure de sécurité.
Gossi est une bourgade misérable. La population est massée au bord de la route, acclamant les soldats dans la poussière: "Mali, Mali !", ou encore "Mali, France!".
Une sympathie envers les vainqueurs du jour qui n'est pas unanime : des villages de brousse sont favorables aux combattants islamistes, confient militaires français et maliens.
Les premiers véhicules arriveront vers 18H00 à Gao, la grande ville du nord malien (1.200 km au nord-est de Bamako) reprise le 26 janvier aux groupes islamistes armés, et clé d'accès aux agglomérations du désert, Kidal et Tessalit, loin au nord, vers la frontière algérienne.
Les derniers éléments, certains remorqués car la mécanique n'a pu être réparée, se gareront dans l'aéroport où sont basés les Français à 03H00 vendredi.
Quelques heures plus tard, un jeune Touareg se fait sauter à un poste de contrôle à l'entrée de Gao, blessant légèrement un militaire malien.
Inscription à :
Articles (Atom)