En pratique, la règle était déjà obsolète, mais elle figurait toujours dans les textes. Ce ne sera plus le cas : l'armée américaine autorise désormais les femmes à occuper les postes de combat, a annoncé, jeudi 24 janvier, le ministre de la Défense, Léon Panetta.
Depuis une règle instituée en 1994, les femmes, au nombre de 204 714 dans l'armée américaine (hors réserve et garde nationale), soit 14,5% des effectifs, n'étaient pas censées servir au combat. Concrètement, elles ne pouvaient servir dans une section d'infanterie ou dans les forces spéciales.

En pratique, les femmes déjà en première ligne

Mais l'évolution des conflits auxquels est confrontée l'armée américaine a rendu cette règle caduque, en plus d'être discriminatoire : les femmes, autorisées à servir par exemple à certains postes d'artillerie ou comme officier de renseignement, ont été largement confrontées au combat en Irak et en Afghanistan, conflits sans réelle ligne de front.
Elles ont déjà payé le prix du sang : 144 d'entre elles ont été tuées depuis 2001, selon des données du Pentagone datant de février 2012. Plus de 280 000 Américaines ont servi en Irak et en Afghanistan durant cette période, soit 12% des effectifs déployés.
"Les femmes ont montré un grand courage (...) et ont prouvé leur capacité à servir dans un nombre de plus en plus grand de missions, a souligné Leon Panetta.L'objectif du département [de la Défense], en abrogeant cette règle, est de s'assurer que les missions soient accomplies par les personnes les mieux qualifiées et les plus capables, indépendamment de leur sexe."

Un nouveau signe d'évolution pour l'armée

Moins d'un an et demi après l'abolition de politique dite "Don't ask, don't tell", qui obligeait les militaires gays et lesbiennes à taire leur homosexualité, ce nouveau changement constitue une évolution majeure de philosophie pour le Pentagone.
Contrairement à la France, aux Etats-Unis, les femmes peuvent même, depuis janvier 2011, servir à bord des sous-marins américains. Sous réserve que ceux-ci soient aménagés dans des quartiers adéquats pour les héberger.